Récit 2016-11-08: Teneriffe or not

Je suis pour la journée sur l’île de Teneriffe.

J’attends Olivier qui débarque par avion pour m’aider à traverser vers le Cap Vert.

Je m’occupe et comme c’est souvent le cas, je ne vois du pays que les quelques centaines de mètres carrès qui entourent la marina. Je ne suis pas un touriste-visiteur. Je suis heureux d’être ailleurs sous le soleil mais je ne ressens pas le besoin de courrir la campagne. Peut-être parce que je sais que demain la navigation va reprendre et que je préfère un peu de farniente. Farniente? Quoique! Sur un bateau, à fortiori si on l’utilise, il y a toujours du boulot!

Donc à la question, Teneriffe or Not, ce sera Not…

  • Vérification des fonds (surtout cabine avant car une fois matossée ce sera plus compliqué
  • Transférer le contenu de la cabine arrière tribord (qui sera celle d’Olivier) vers la cabine avant (la plus luxueuse et vaste mais aussi la moins pratique et confortable en navigation).
  • Placer un anti-dérapant sous les 12 jerrycans de diesel logés sous le banc de barre car je me suis rendu compte que lorsque le bateau gîte, ils ont tendance à se compresser au point de déformer le dernier de la ligne devenue pile (c’est clair? ;-).
  • Rincer à l’eau légèrement savonneuse les écoutes de Génois qui sont vieilles et deviennent rugeuses. J’ai les écoutes de Trinquette comme backup, mais autant garder les deux jeux d’écoute fonctionnels pour pouvoir les utiliser en même temps (quand le temps sera à la brise  – à détailler dans un futur guide technique sur la “garde robe” du voilier).
  • Transférer les photos des appareils (un hybride, un pocket et un smartphone) vers un des deux ordinateurs portables (backup oblige) avec copie vers un des deux disques durs externes (backup de backup de backup de backup). Non, je ne suis pas fou (je crois), c’est juste que je ne revivrai pas deux fois ces moments  et puis, bien organisé, celà ne prend que quelques minutes.

 

LogBook 2016-11-07: 28N16W vers San Miguel

01:30 Je me réveille, un peu endolori mais je me sent mieux

02:30 Guéri.

Le vent a tourné et molli, le bateau se traine doucement sur une mer calme. C’est parfait! J’ai pu récupérer, je n’arriverai pas à destination en pleine nuit. La vue est belle, nuit sans lune avec les lumères inombrables de la côte de Gran Canaria. Comme quoi la nuit et la distance peuvent embellir les choses.

07:00 La marina de San Miguel, lieu du rendez-vous est en vue.
Le vent est tombé sous les 10kn mais j’ai la flemme de renvoyer le Code 0 pour les 5Nm qui restent à couvrir (de nuit ou quand le temps durci, je ne le laisse pas à poste, je le range dans la soute à voile avant et il faut une vingtaine de minutes pour le redéployer). En plus l’angle n’est pas idéal, je fais route à 30° du vent apparent (près serré) et le delta TWA-AWA va augmenter et… bref, on est très bien comme çà!

Récit 2016-11-07: La douceur de l’Aube

08:45 Amarré au ponton d’accueil de la Marina San Miguel. Je fais un tour de pont pour vérifier les points d’appui des pare-battages et je descend me reposer.

C’est mon moment préféré! L’arrivée au port au petit matin.

La douceur de l’air qui se réchauffe au Soleil, l’eau calme du port et descendre s’étendre dans sa cabine, ne plus devoir être à l’affut d’une vibration, d’un bruit, pouvoir enfin se laisser aller.

 

LogBook 2016-11-06: 28N14W vers 28N16W

00:00 Alleliuiah, les orages glissent vers le Nord, le vent tourne à leur suite et m’ouvre une voie directe vers l’Est.

00:50 15kn au 90, parfait, je vais dormir un peu…

04:30 Le vent tourne et je marche à présent au près serré, Lyra Magna est à 5Nm au Sud et revient sur la route au moteur vu son cap plus serré que le mien.

06:00 Je suis réveillé par le fasseillement du Génois, le bateau est à l’arrêt, le vent a continué de tourner! Cap 15° plus au Nord et on repart à 6kn.

09:00 Et le vent de tourner, tourner malgré mes prières et je vire de bord pour ne pas partir vers le pôle.

A présent, s’il tourne encore plus au Nord, ce sera bénéfique en terme d’angle mais… par contre s’il s’écarte plus, je vais perdre de la vitesse car mon vent apparent va baisser (1) … Pfff, pas facile la voile!

D’autant plus que là, bien entendu, le vent décide de ne plus tourner et je vais droit sur la côte nord de Gran Canaria. Je pourrais tenter de la froler, celà passerait peut-être mais un ami navigateur m’a parlé d’un fort effet venturi.

14:00 Moteur pendant une demi-heure pour prendre du champ et ne pas risquer de manquer d’eau à courrir. En plus je vois des nuages de pluie sur la terre… Qu’ils y restent, la pluie tue le vent!

19:00 Coucher du soleil, tout est prêt pour la nuit, le bateau va bien mais moi pas… malade…

(1) Quand le vent vient de face, ma vitesse de progression s’additionne à la vitesse du vent, et les voiles ressentant plus de vent, fonctionnent mieux et la bateau avance plus vite, ce qui augmente à nouveau la vitesse ressentie par les voiles, ce qui fait accélerer le bateau… Mais alors, monsieur, on accélère à l’infini? Hélas non, l’angle vent/bateau se réduit quand la vitesse augment et il faut surfer sur cet équilibre délicat au risque de s’arrêter voiles dégonflées face au vent.

Récit 2016-11-06: Vers Gran Canaria

Beau coucher de Soleil droit devant.

Et je me sens malade, migraineux… Ai du manger un truc pas bon…

Vais essayer de dormir un peu le temps que celà passe. Je vérifie radar et alarmes AIS et descent m’allonger dans le carré.

En navigation, c’est là que je dors. La table centrale s’abaisse et se transforme en une grande couchette.

[PIC – Je vais trouver une photo à insérer ici pour vous montrer… 12c4 ;-)]

Allongé là, j’ai une vue, par delà l’escalier de descente du cockpit sur la barre à roue babord et je peus donc surveiller le travail du pilote automatique. Si je vois que la barre commence à tourner d’un bord sur l’autre de plus de 90°, je sais que le pilote est en train de perdre les pédales et qu’il est temps d’intervenir avant un départ au tas dont il me fait cadeau de temps en temps .

Et quand j’ai les yeux fermés? A la grâce de Dieu!

 

LogBook 2016-11-05: Corralejo vers 28N14W

15:30 Progression contre le vent et le courant sous Code 0.

16:00 Dès l’approce du Cap, comme d’hab, le vent se renforce (15kn apparents ce qui est beaucoup pour le tissus ultra-léger du Code 0) et je repasse donc en urgence sous Génois. Je garde le Code 0 à poste au cas où le vent faiblirait passé le cap.

19:00 On le voit à la trace, il y a un courant Ouest-Est important (1,5kn) qui joue les tapis roulant sous mes pieds!


Récit 2016-11-05: On redémarre

Mangé par un requin… end of the story!

Non, c’était juste pour voir si vous suiviez…

15:30 Départ après avoir déposé les femmes au car.

Seul à nouveau mais pas pour longtemps car je vais rejoindre au sud de Teneriffe mon ami Olivier qui va m’accompagner jusqu’au îles du Cap Vert.

Je part fissa pour avoir le temps de gagner la haute mer avant la tombée de la nuit.

Je tire des bords avec un voisin (Lyra Magna).
Je vais virer le plus près possible de la côte de Fuerteventura pour m’abriter du courant mais le bénéfice est mince. Face aux forces de la Nature, l’effort d’un homme seul…
Et c’est là que la Nature balance un petit bonus dont je me serais bien passé.
A l’horizon apparaissent de gros nuages sombres.
Et la nuit tombe et des zig-zags lumineux s’allument dans les nuages.
Et je suis coincé entre eux et la côte sans abri.
Voilà le type de situation dans laquelle il vaut mieux ne pas se trouver: Du mauvais temps qui arrive poussé par le vent devant soi et une côte rocailleuse dans le dos.

22:00 Lyra Magna semble prendre le parti de fuir au moteur plein sud en longeant la côte.
Moi, je pense qu’il vaut mieux tenter une route au près serré qui me permet de m’écarter de la côte et d’accroitre cette distance de sécurité au cas où la situation tournerait vraiment au saumâtre dans les heures qui viennent.

C’est très beau ces éclairs qui allument le coeur des nuages!
Pourvu qu’ils ne me carbonisent pas…
Pas le moment de dormir.

 

LogBook 2016-11-04: Marina Rubicon – Corralejo

Départ en fin de journée pour rallier l’île de Fuerteventura où Laure et Laurence vont reprendre l’avion pour rentrer.

A peine une dizaine de miles mais un orage potentiel se pointe au vent en traversant et inquiète…

Donc moteur en appoint et on file se mettre à l’abri… pour rien car en fin de compte, l’orage n’éclate pas! Mais “Better safe than sorry”!

LogBook 2016-11-03: Arrecife – Marina Rubicon

Trajet utilitaire aujourd’hi.

Je déplace le bateau resté à Arrecife (Marina Lanzarotte) vers Marina Rubicon au sud de l’île.

Pendant que le bateau se traine doucement sous GV et Code 0, j’en profite pour faire un tour de pont. Je n’ai pas de checklist précise mais je laisse mon regard glisser et… Voilà, sur l’arceau du cockpit, une des poulies de l’écoute de GV est endommagée. J’en prend une photo qui me servira d’aide mémoire et me permettra de mettre ce point au planning sans me prendre de temps maintenant.