Récit 2016-11-21: Mister X.

Aujourd’hui, on commence par s’acquitter des formalités de Douanes et Immigration. Le douanier me reproche de ne pas être venu hier, tout de suite, à l’instant même du débarquement. Il y a un match de foot à la télé. On parle de foot. Cà se tasse.

On visite Mindelo.

Louer une voiture pour visiter l’île?

Pour traverser avec moi vers la Martinique, mon ami X. devrait arriver. Mais quand je l’ai appelé hier en débarquant… Il me parle d’un souci de santé… Il va me rappeller… Il ne me rappelle pas…

Récit 2016-11-19: Poisson! A table!!

Comme quoi la persévérance paye.

La valse à quatre temps de la daurade coryphène (c’est Olivier qui a identifié le poisson, moi je n’y connais rien):

1.  L’appat naturel qui est venu s’échouer sur le pont hier est enfilé sur l’hamecon jusqu’à présent dégaigné par les poissons.

2. Le tout est renvoyé au bout de 50 mètres de ligne et je prépare la réception de l’invité. Comme les poissons ne m’ont rien fait, je ne vois pas la nécessité de me montrer sanguinaire à leur endroit. Je tue le poisson en lui offrant une ivresse ultime. Une rasade de gin dans les ouies (maintenues ouverte avec le pouce) et hop! Il partira fissa pour le paradis de Neptune.

3. La bête est remontée à bord. Sans mérite, car je crois que la pauvre s’est épuisée avant même que je n’aie commencé à remonter la ligne. Mais elle était vivante en arrivant… Des couleurs superbes, qui s’estompent si vite… Ce doit être dans sa peau que se loge l’âme du poisson…

4. Couper la tête et la queue, vider les entrailles, dans la bassine pour éviter d’en mettre partout, rincer abondamment et voilà!

Un Régal. Quatre jours qu’on l’attendait!

Récit 2016-11-18: Poisson…

Poisson à bord.

Mais pas grâce à mes talents de pêcheur. Il est venu s’échouer tout seul le pauvre.

On commence a en voir pas mal des petits (10 à 15cm) poissons volants. Et de nuit manifestement il voient mal le bateau et régulièrement atterrissent à bord. Quand je les entends se débattre frénétiquement sur le pont, je clipse la ligne de vie et vais à leur recherche pour les remettre à l’eau. Parfois ils atterrissent dans le cockpit et il suffit de se baisser. Une fois, l’un d’aux a réussi à s’nefoncer dans un repli de la toile du bimini qui abrite le cockpit. Je l’entendais battre des ailes sans pouvoir le localiser. Enfin je l’ai attrapé par la queue (seule partie visible tant il s’était enfoncé dans le tissu, et renvoyé à la mer.

Enfin, celui-ci n’a pas  eu cette chance.

Et il m’a donné une idée. Je le conserve sur glace pour demain!

 

Récit 2016-11-17: Poissons!

D’abord des poissons arrivent, mais pas de ceux que l’on mange. On ne mange pas les amis!

Et ensuite passe un poisson qui arrache tout. Hmmm, peut-être que ce n’est pas plus mal que je n’aie pas essayé de le remonter à bord!

Récit 2016-11-16: Pêcher?

On avance, on avance, on avance, pas asser d’essence pour faire la route dans l’aut’ sens… Alors on avance.

Le rythme Souchon colle bien au rythme de notre progression.

On se traine un peu et du coup, les conditions sont bonnes pour tenter de passer de ceci:

A celà:

En utilisant ceci:

Ben oui, je suis pas vraiment pêcheur pro. Donc, un jour, j’ai acheté une canne à pêche catégorie “débutant” chez Décathlon. Ne sachant trop où placer une canne à pêche faute de support approprié, j’ai:

  • démonté le moulinet que je fixe sur un tube du balcon arrière;
  • remplacé le fil d’origine par un fil pro (résistance 75kg) que je fais passer autour du taquet pour reprendre les efforts;
  • placé au bout de la ligne un émerillon (pour que la ligne ne s’enroule pas sur elle-même), du plomb (pour faire descendre la ligne sous la surface) et un hamecon récupéré (avec une vingtaine de ses frères) lors d’une rencontre en mer avec un piège à poissons dérivant qui à eu la bonne idée de se prendre sous ma quille.

Et avec tout celà, on va voir s’il est possible de prendre quelque chose (on n’avance pas vite ce qui devrait donner une chance au petits poissons moins rapide de rattraper notre hameçon)!

Pour remonter la prise à bord?

Une main gantée sur la ligne, une main sur le moulinet et hop.

Enfin, çà c’est le plan…

Récit 2016-11-15: Pleine Lune

D’ordinaire, c’est la journée que les choses intéressantes se passent.

La journée du 15 est plutôt sans histoire, Olivier et moi fonctionnons très bien ensemble (ou est-ce lui qui est très accomodant?), le temps est extrêmement doux au point que nous manquons plutôt de vent, on lit, on fait des siestes,…

Et aujourd’hui le grand moment, viendra après le coucher du soleil.

Je prends le premier quart, de 21h à minuit car nous avons décidé de faire des quarts de trois heures. On s’est mis d’accord sur le fait que celà nous fait de meilleurs cycles de sommeil.

Je suis donc dans le cockpit, j’écoute de la musique au casque, un oeil sur le traceur, l’autre… nulle part car il n’y a rien à voir. La lune n’est pas encore levée alors que le soleil est couché depuis presque deux heures. Il fait noir comme dans un four!

Soudain, j’ai l’impression qu’un bateau rapide s’approche dont le feu babord grossit très vite. Et avec une lenteur théatrale la Lune se lève sur l’arrière babord du bateau. Celà commence par cette lumière rouge, rousse qui vire à l’orange, jaune et puis un blanc éblouissant. Je suis sidéré par la beauté du spectacle! Par effet optique (le fait de voir le paysage plus lointain) le bateau semble décélerer pour mieux profiter lui aussi.

Pourtant des levers de lune, je dois en avoir vu des centaines. Mais là, c’est le plus beau lever de Lune!

Je me rends d’ailleurs compte combien cet émmerveillement est incommunicable. Hélas.

Communion avec la nature car on n’a rien de mieux à faire ou parce qu’enfin on prend le temps de sentir les choses?…

 

Récit 2016-11-14: On coule (déjà)?

La nuit est tombée et comme chaque soir, de manière routinière, je vérifie l’état des fonds. Normalement, je me contente de regarder le puisard au centre du bateau. C’est vers là que toute l’eau est rassemblée car tous les compartiments de la coque sont connectés et c’est l’endroit le plus bas du bateau.  Rien à signaler.

Comme à la Gomera j’ai changé le filtre et vidangé l’huile moteur, je vais, sous l’escalier de descente du cockpit, vérifier l’état du compartiment qu ise trouve sous le moteur. Pour des raisons écologiques (éviter qu’un débordement d’huile ou de liquide de refroidissement soit expulsé à la mer par la pompe de calle), celui-ci est indépendant et isolé.

Et il est plein d’eau!

Je goûte (si, si, c’est comme celà qu’on fait)… salée.

Glups!

Bon, ce n’est pas critique, il n’y a qu’une dizaine de litres mais de une, je ne sais pas si cette invasion va se poursuivre et à quel rythme, et de deux, je n’arrive pas à comprendre pourquoi j’ai de l’eau là et pas ailleurs. Entre La Gomera et El Hierro, il est vrai qu’on s’est fait un peu chahuter mais le moteur ne fonctionnait pas. Donc comment l’eau de mer aurait-elle pu remonter par les tuyaux d’échappement jusqu’à se déverser là? C’est un mystère.

Et ce l’est resté.

Une fois l’eau évacuée (de l’intérêt de conserver les bouteilles et bidons plastiques pour pouvoir en couper de la forme exacte qui corresponde au besoin de moment), elle n’est plus jamais revenue. Ni cette nuit là, ni la suivante, ni jamais.

Et pourtant je l’attendais, moi!

 

Récit 2016-11-13: Départ (encore)

Dernières vérifications.

Au Cap Vert il n’y aura rien!

Ici, c’est notre dernière chance de repérer le truc qui va casser et de le remplacer. Quitte à retourner à la Gomera.
On se prépare pour le grand saut.

Encore un.

Vers les Canaries c’était celui de la première traversée en solo.
Vers le Cap Vert c’est le départ vers l’Inconnu (les Canaries j’étais déjà venu…).

Pour moi qui ne suis pas un grand voyageur, l’idée de descendre vers la Mauritanie, le Sénégal… waouw, c’est le bout de Monde!

On largue les amarres à Midi…

 

Récit 2016-11-12: Au bout du Monde

El Hierro, une planète à peine colonisée!

Une nouvelle frontière où la civilisation s’arrête et commence à la fois.

Une nature sauvage et une technologie de pointe.

C’est cette impression qui me domine car El Hierro, qui est peut-être l’île la moins fréquentée des Canaries, est sauvage au point que, lorsque l’on s’en approche venant de la mer, on ne voit pas la trace de l’Homme. Pas de villages sur les hauteurs, pas d’urbanisation de bord de mer. Juste la masse de béton du môle et, à la tombée de la nuit, un mince ruban d’éclairage public, le long de la côte, qui s’allume.

De jour, à terre, même ambiance étrange. Le port est quasi désert, aux alentours, une dizaine de maisons, pas de circulation, pas de magasins, pas d’activité. On marche longtemps vers le Nord sur une route hyper-neuve, croisés par de rares voitures qui glissent et disparaissent. Y-a-t’il quelqu’un au volant?

Croyez-moi, je force à peine le trait.

En fait, El Hierro est un éco-système que l’Homme à détruit en abattant toute sa flore aux fins de construction navale. L’île s’est déssechée et il n’y eut plus que des cailloux.

Maintenant, l’Homme revient et, à renfort d’éoliennes et de désalinisateurs, reconstruit. Allégorie de notre futur?

On est reparti vers le sud, passé dans un tunnel brillament éclairé pour personne, et là, il y avait un petit bar. Et un barman-pêcheur qui nous a raconté l’histoire.