Récit 2016-10-27: Invisible

Ce matin, je rencontre enfin l’équipage du volier Capo di Fora avec lequel j’avais échangé quelques mots pendant la descente vers Arrecife (voir Jour 5: Régate).
Et il m’apprenent que je n’apparaissait pas à l’AIS. En mer, sur la carte, là ou je suis, il n’y a pas le petit triangle signalant un bateau. Alors que moi, je me vois!
Horreur, stuppeur!
Bon, je rajoute un peu, mais franchement c’est inquiétant.
Pourquoi?
Sans entrer dans les détails, l’AIS est un système qui permet de voir sur l’écran de son traceur (la carte électronique) les bateaux proches.

C’est sans doute le meilleur système de prévention des abordages en mer car sa vigilance est sans défaut et il calcule même les risques de collision en fonction des caps et vitesses des bateaux présents.
Mais si je ne suis pas visible, alors que j’étais convaincu de l’être, celà veut dire que je dormais tranquille au volant d’un camion feux éteints…

Je rentre donc au bateau, démonte le vaigrage (habillage des cloisons intérieures), met à jour le boitier AIS, lis son manuel d’instructions, découvre enfin la raison d’être d’une prise USB qui trainait au fond d’un équipet (compartiment de rangement) et dont j’avais demandé la raison d’être, à plusieures reprises à mon revendeur, sans recevoir la moindre réponse. Bravo le support!

Je me connecte par ce biais sur le boitier AIS du bateau depuis mon ordinateur portable.
Dix minutes plus tard, c’est réglé. Capo di Fora me voit. Je peux dormir (plus) tranquille.

Récit 2016-10-25: Contact

Après une journée de “dolce farniente”, il est temps de s’organiser!

Premier point: communiquer avec le monde extérieur.
WiFi à la capitainerie du port.
Messages aux proches, quelques virements à faire, un peu de suivi comptable (car l’Administration poursuit sa marche inexorable et ne se soucie guère de ma course vers l’Horizon).

Et puis, après la première exploration d’hier, prendre ses marques dans cette nouvelle ville qui est à présent la mienne. C’est un cadeau, oui, mais il faut le déballer pour en profiter!

Récit 2016-10-24: Arrecife

Matin gris sur Lanzarote…

J’ai dormi 11 heures comme un loir et suis réveillé par le bruit de la pluie sur le pont, au dessus de ma tête.
Mmmmm… Comme c’est bon de se sentir à l’abri dans ce cocon étanche.
J’avais pensé inititalement passer la journée entière dans mon nid de fibre de verre mais le soleil se pointe dans l’après-midi et je ressent le besoin de me dérouiller les jambes.

L’emblème étrange qui marque l’entrée de la ville (en tête de page), le côté “brut de coffrage” de l’architecture locale, l’arrière plan volcanique… Je suis ailleurs.

Ballade dans Arrecife.

[Je tiens à préciser ici que ce site/blog est orienté Mer et que donc ce qui se passe à terre sera succin à l’extrême (a priori, une photo par jour en espèrant qu’elle en vaille la peine)]

 

Récit Jour 6: Arrivée à Arrecife

Beau lever de soleil que je vous montre au risque de vous lasser mais… regardez bien. Dans le fond, sur l’horizon, un bateau qui se nomme Askari (me dit l’AIS)

Et vers 9:30, enfin le profil de l’île de Lanzarotte qui se découpe sur l’horizon. Difficile de décrire ce que l’on ressent quand enfin la terre se dévoile (et dévoiler est vraiment le terme qui convient). On a beau savoir exactement où elle se trouve grâce aux cartes et traceurs (dont vous voyez les écrans dans le fil LogBook), et bien, malgré tout, lorsque la côte devient visible, c’est comme si elle vennait de se mettre à exister et qu’un instant avant encore, un Dieu capricieux aurait pu la repousser dans l’Océan.

et toujours Askari à mes côtés, que je vais cotoyer toute la journée.

A 20 miles de l’entrée du port d’Arrecife, de gros orages se présentent, un sur l’île devant moi et un autre dans mon dos. Pas envie de me faire prendre sous eux. Je fonce vers l’abri de la rade dans un vent qui passe de 15 à 30Kn. Et le bateau se fraye un chemin en force. Voyez le bas de la photos ci-dessous, si ce n’est pas pousser de l’eau çà! Banzaï!!!