Récit Jour 1: de Gibraltar vers l’inconnu

Le Premier jour…

Départ à l’aube pour… le supermarché (Morrisons).

En cours de préparation, je me suis dit que l’endroit idéal pour stocker du corned beef et de l’Ovomaltine “non-chocolaté” (introuvable chez nous) serait Gibraltar.
Et comme mes amis du bateau Atraxia qui navigueront de conserve jusqu’aux Canaries veulent partir à 8h00, il ne me reste plus qu’à faire mes courses au lever du jour…

Assez surnaturel de côtoyer à l’aube les gens du matin (déjà que je n’ai jamais été un lève-tôt) qui achètent en hâte de quoi déjeuner au bureau alors que moi, je pars pour le plus grand voyage de ma vie. Mais au fond, comme souvent, le sentiment est diffus car je suis concentré sur ma mission: acheter tout ce qu’il me faut en 30 minutes chrono et charrier le tout vers le bateau (je n’ai pas de moyen de transport).

Le titre de la journée (“Départ pour l’Inconnu”) peut paraitre excessivement dramatique mais ce n’est pas de l’hyperbole journalistique. Je ne suis jamais allé au delà de Tarifa en direction du sud.

En fait, chaque fois que je navigue dans une région qui ne m’est pas familière, je stresse un peu. On ne sait jamais comment les choses vont se présenter.
Une zone inconnue, c’est l’absence de références visuelles. La carte est-elle précise, représentative de la zone de navigation, comment est le trafic maritime, comment accéder au mouillage/port, comment se présenter à quai. Cette foule de petites choses, qui si elles tournent mal peuvent se terminer par ma “maison flottante” plus flottante du tout, n’est pas vraiment agréable pour moi.
Par contre quand j’ai déjà été sur place, très vite je ressens la confortable impression d’être “à la maison”, en confiance…

Je crois que la clé de tout cela réside dans l’incapacité d’anticiper quand je me présente face à une zone inconnue. A fortiori lorsque l’on navigue seul et qu’on ne peut réaliser une manœuvre complexe sans anticiper et décomposer les étapes.

Vraiment, le simple fait de voir la carte n’est pas suffisant pour se sentir en confiance!
C’est peut-être bien ce qui fait le succès des guides de navigation.
Mais si j’appréhende l’inconnu, cela ne veut pas dire que je ne l’aime pas. Car c’est là le paradoxe! S’avancer en terrain inconnu et découvrir… Moi, j’ai du mal à imaginer Stanley et Livingstone plongés ensemble dans la lecture du guide du routard du Bas-Congo! Donc pas de guide

On à le droit d’être compliqué, non?

Bref, à 08:30 on largue les amarres de nos deux bateaux amarrés à couple (moi amarré à Atraxia et Atraxia amarré au quai) et on se présente à la pompe à carburant. Le carburant c’est important.

Plein fait, nous quittons la rade de Gibraltar, barre à tribord (virage à droite) dans le détroit en direction de l’Atlantique et en début d’après midi, bref salut au phare de Tarifa, la dernière côté européenne que je verrai avant l’an prochain, si je reviens.

Cap au sud-ouest le long de la côte marocaine en direction des îles Canaries qui sont à 600 miles nautique (Nm = 1,852km) soit 1100km.

Pour nos bateaux qui se déplacent à la vitesse d’une vieille mobylette rouillée, comme disait Antoine, celà fait une jolie distance!

2 Replies to “Récit Jour 1: de Gibraltar vers l’inconnu”

  1. Hello Laurent ! Ravi de te lire c top ton blog mais… je ne dépasse pas Gibraltar ?!?

    [Laurent: Moi non plus, mais c’est normal, je viens de partir ;-)]

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